Hatti
Les
Hattis sont un peuple disparu, ayant habité l'Anatolie centrale.
Il faut les distinguer du peuple hittite, peuple contemporain
qui a soumis le peuple hatti.
Le terme Hittites
nous est parvenu par la Bible et les sources de l'Orient Ancien
en général, et il qualifie un peuple indo-européen d'Anatolie.
Leur langue, que l'on nomme aujourd'hui hittite, était appelée
nesili (nésite) par les Hittites eux-mêmes, en rapport avec la
ville de Nesa (Kanesh). Ce qu'ils appelaient hattili (langue
hatti) était en fait la langue du peuple vivant dans la région
du Hatti (capitale Hattusa), en Anatolie centrale (près de
l'actuelle Ankara), dans laquelle les Hittites s'installèrent et
d'où ils fondèrent un puissant royaume, continuant à appeler le
pays « Hatti », et qui leur donna leur nom.
Le peuple hatti
reste très mal connu. On considère généralement qu'ils occupent
l'Anatolie depuis plus longtemps que certaines populations indo-européennes,
en premier lieu les Hittites mais aussi les Palaïtes, car
ceux-ci leur ont emprunté une partie de leur vocabulaire, de
leurs dieux et de leur religion. Il est cependant impossible de
déterminer clairement des traits proprement hattis dans les
découvertes archéologiques de l'Anatolie centrale
protohistorique (IIIe millénaire av. J.-C.), tant la culture
matérielle de la région est homogène à cette période, même si
des tentatives intéressantes ont été effectuées.
Les premières sources historiques pour la région sont celles des
archives des marchands assyriens ayant établi des comptoirs en
Cappadoce (xixe et xviiie siècles av. J.-C.), dans un pays
dominé par les Hittites-Nésites, mais où les éléments hattis
sont encore présents. Il est toutefois plus logique de chercher
l'habitat des Hattis dans la région qui a donné leur nom, où
existe à cette époque un « royaume du Hatti », dont la capitale
est située à Hattusa, la future capitale des Hittites. Ce
royaume apparaît allié à une autre entité politique située plus
au nord, le royaume de Zalpa. Ce premier royaume du Hatti tombe
vers -1900 sous les coups du roi Anitta de Kussara, qui bat son
roi Huzziya et détruit Hattusha. Si on a cherché à voir dans le
nom de Huzziya un nom hatti, et qu'on a voulu faire de ce
royaume une entité politique dominée par ce peuple, allant
jusqu'à faire de la lutte contre les Hittites-Nésites une lutte
ethnique, rien ne permet de confirmer ces dires, et peut-être
que Hattusha était déjà dirigée par une dynastie hittite, comme
celle qui fonde au xviie siècle le premier royaume hittite.
Les Hittites ont
conservé des anciens rituels religieux hattis en retranscrivant
cette langue en écriture cunéiforme, et en traduisant ces textes
dans leur langue pour mieux les comprendre. Ces rituels, faisant
référence à des mythes hattis (comme celui de la Lune tombée du
Ciel) sont dans un état trop lacunaire pour être bien compris,
et le vocabulaire religieux reste rebutant.
On connaît en revanche bien les noms des dieux hattis, repris
par les Hittites. La Déesse-soleil d'Arinna, divinité du monde
souterrain, correspond ainsi à la déesse hatti Wurushemu, son
compagnon le dieu-soleil du Ciel est Eshtan. Le dieu de l'Orage,
associé de manière générale à l'eau, élément fertilisateur se
nomme Taru (peut-être un dérivé du hittite Tarhunta), et il a
deux importants sanctuaires en pays Hatti, à Nerik et Zippalanda.
Le dieu agraire hittite Télipinu, fils de Wurushemu et d'Eshtan,
est sans doute d'origine hatti. Les autres dieux principaux
hattis sont Wurunkatte, dieu de la guerre, Inara, le « Génie de
Hattusha », Halmasuit, la « déesse-trône », et Kunzanisu, déesse
lunaire.
La langue hatti
est une langue agglutinante ne se rattachant à aucune famille
linguistique connue. C'est donc un isolat. Elle a été parlée en
Anatolie jusqu'au début du IIe millénaire avant l'ère chrétienne.
À l'arrivée des Hittites, vers -2000, elle s'est éteinte en tant
que langue écrite au profit des langues anatoliennes parlées par
les nouveaux arrivants. Elle fut néanmoins utilisée comme langue
liturgique jusqu'à la chute de l'empire hittite vers -1200 et
fut un important substrat du hittite.
Les Hittites écrivirent le hatti au moyen de l'écriture
cunéiforme en faisant précéder les passages dans cette langue du
mot hattili.
Certains
chercheurs pensaient que les Hittites et Hattis avaient
peut-être des caractéristiques physiques différentes, bien que
la plupart des sociétés de l'Anatolie de l'âge du bronze soient
multilingues.
En effet, les descriptions égyptiennes de la Bataille de Qadesh
mentionnent des soldats Hattis au long nez alors que leurs chefs
Hittites étaient différents, selon l'archéologue turc Ekrem
Akurgal. |
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