Empire ottoman 1299
1922 (Devlet-i Âliye-i Osmâniyye دولتِ عَليه عُثمانيه )
L'Empire
ottoman (Osmanlı İmparatorluğu en turc moderne), l'un des nombreux
États fondés par les Turcs, exista entre 1299 et 1922 (soit 623 ans).
Fondé par une tribu turque oghouze en Anatolie occidentale, l'Empire
ottoman s'étendait au faîte de sa puissance sur toute l'Anatolie,
les Balkans, le pourtour de la Mer Noire, la Syrie, la Palestine, la
Mésopotamie, la péninsule arabique et l'Afrique du Nord (exception
faite du Maroc).
Historique
Fondation
L'Empire ottoman a été fondé par une famille issue des Kayı, l'une
des 26 tribus turques oghouzes qui avaient conquis l'Anatolie au XIe
siècle, au détriment de l'Empire romain d'orient dit Empire byzantin.
Pendant que le premier Sultanat turc seldjoukide se décompose, cette
tribu va commencer son extension sous le règne d'Osman Ier (Othmane
عُثْمان en arabe, qui donnera en turc Osmanlı, nom donné à sa
dynastie, etOttoman en français).
En 1299, Osman Ier conquit la ville byzantine de Mocadène,
aujourd'hui Bilecik, et cette date marque généralement le début de
l'Empire ottoman et la début de la constitution de la première
véritable Armée ottomane. Jusqu'à sa mort en 1324, Osman Ier conquit
plusieurs autres villes et places fortes byzantines, ainsi que
certaines des principautés turques voisines.
Ses successeurs continuèrent sa politique d'expansion. L'Empire
ottoman conquit Gallipoli, son premier territoire européen, en 1347,
puis s'étend à travers les Balkans. En 1389, il remporte une
victoire décisive à la bataille de Kosovo Polje en Serbie (ou
bataille du champ des Merles), mettant fin à l'existence des
royaumes serbes et albanais. La Serbie fut définitivement annexée
par les Ottomans après la chute de Smederevo, en 1459. En 1453,
commandé par le sultan Mehmet II, il s'empare de Constantinople et
met fin à l'Empire byzantin, établissant ainsi sa domination sur la
partie chrétienne de la méditerranée orientale. Les Turcs
appelleront les populations chrétiennes Roumis, en référence à leur
origine issue de l'Empire romain d'orient. L'Empire établit ensuite
progressivement sa souveraineté sur toute la partie musulmane du
monde méditerranéen.
Les sultans ottomans voient leur titulature s'enrichir au XVe siècle
du vieux titre turc de khan, puis de celui de Calife au XVIe siècle,
c'est-à-dire successeur de Mahomet et chef de la communauté
musulmane (Oumma). Le contrôle qu'ils exercent sur leurs terres est
variable ; les provinces lointaines de Tunis et d'Alger jouissent
d'une large autonomie, ainsi que le khânat vassal des tatars de
Crimée. Certains états chrétiens, comme les anciennes principautés
roumaines de Valachie, Moldavie et pour un temps la Transylvanie,
payent au Sultan un tribut aux XVe siècle-XVIe siècle, mais ne
deviennent pas pour autant provinces ottomanes, comme le montrent
par erreur le plupart des ouvrages occidentaux. Enfin en Afrique,
l'Egypte et son Khédive, théoriquement soumis au Sultan ottoman,
mènent en fait une politique indépendante, allant parfois jusqu'à
lui faire la guerre !
Les populations chrétiennes des Balkans, de l'Anatolie, de Syrie et
d'Egypte fournissent à l'Empire (le plus souvent par la conscription
forcée des jeunes garçons) son principal corps militaire, celui des
janissaires (altération du turc yeniçeri « nouveau soldat »),
institué au XIVe siècle par le sultan Orhan. Mais de très nombreux
chrétiens pauvres (slaves, grecs, arméniens, etc.) passent à l'islâm
pour ne plus payer le haraç (impôt sur les non-musulmans) et
deviennent des Turcs : à ce titre, les Turcs ont une ascendance
européenne que n'ont pas les turcophones d'Asie centrale.
Apogée
L'Empire connaît son apogée au XVIe siècle, sous le règne de Soliman
le Magnifique dont les armées parviennent jusqu'à Vienne en 1529 et
1532, mais dont elles font le siège en vain. Mais inversement, cette
avancée marquera la limite de l’expansion de l'Empire en Occident (comme
Aden en fixera la limite au sud).
Soliman
le Magnifique.L'Empire crée une flotte militaire, tente de s'imposer
en Méditerranée au détriment des cités italiennes et y parvient un
moment. La défaite navale de Lépante en 1571, devant les flottes
espagnole et vénitienne, met fin à sa suprématie. Réorganisée par
Sokullu Mehmed pacha, la flotte ottomane restera certes ensuite une
puissance importante, et les possessions vénitiennes (Chypre et des
îles en mer Égée) rejoindront progressivement l'Empire, mais le
commerce en Méditerranée demeurera aux mains des européens de
l'ouest.
L'Empire trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il est
un allié traditionnel de la France, dans une alliance de revers
contre les Habsbourgs, dès le règne de François Ier.
Déclin
L'Empire décline lentement à partir du XVIIIe siècle, ne parvenant
pas à suivre la croissance rapide des pays européens. En 1683,
l'échec de l'ultime siège de Vienne (une défaite désastreuse) est
souvent pris comme début du déclin effectif, déclenchant les
premières pertes territoriales.
En 1782, la Russie de Catherine II s'empare de la Crimée sans que la
Sublime Porte (ainsi qu'on désigne parfois l'Empire d'après le nom
de la porte d'honneur monumentale du Grand Vizirat à Istanbul, siège
du gouvernement du Sultan) ne réagisse, ne pensant pas être de force
à s'y opposer. En 1798, les Français prennent pied en Égypte et y
restent trois ans tout en se réclamant d'une « amitié » avec la
Sublime Porte. Cette attitude en demi-teinte fit l'admiration de
Mehmet Ali qu'elle inspirera plus tard dans une action similaire (et
qui mentionnera toujours son admiration pour Bonaparte).
Au XIXe siècle, l'Empire — surnommé « l'homme malade de l'Europe »
(par la Russie) — se désagrège. Ce même siècle, il entame un
processus de modernisation afin de retrouver sa puissance et sa
prospérité d'antan. Cette période débute en 1808 avec la charte de
l'Union (Sened-i Ittifak) signée entre le sultan et les chefs
féodaux et qui confirme le pouvoir de ces derniers face à
l'administration centrale. Vient ensuite l’édit de Tanzimat (Tanzimat
Fermani) en 1839 où l'administration centrale annonce des mesures
législatives dans le but de moderniser l'empire. Durant cette
période, des pays européens tels que la France et le Royaume-Uni ont
beaucoup influencé l'Empire ottoman. Une autre réforme entreprise à
cette époque est l'abolition de l'esclavage en 1847. La fin de cette
période de réformes qui est appelée "Tanzimat" s'achève par la Ire
Constitution monarchique en 1876.
Carte des conquêtes de l'Empire ottoman jusqu'en 1683.En 1830, la
Grèce, soutenue par les puissances occidentales, obtient son
indépendance. Le gouverneur de l'Égypte, Mehmet Ali, se comporte
comme un souverain indépendant et obtient que son fils lui succède,
ce qui constitue un précédent. La France s'empare de l'Algérie.
L'Empire ne fait face à l'expansion de la Russie que parce que le
Royaume-Uni et la France le protègent, notamment au cours de la
guerre de Crimée.
Au tournant du siècle, l'Empire finit de perdre les Balkans, sauf un
petit territoire en Thrace
TransAnatolie Tour
Licence AG du Ministère Turc de la Culture et du Tourisme N° 4938
|