Byzance, Constantinople, Istanbul
Istanbul à travers l'Histoire: Capitale de cinq
Civilisations
La situation géographique d’Istanbul et la beauté du Bosphore
sont telles, qu’il est difficile de nier l’importance qu’a
conservé cette ville au cours des siècles.
La plus ancienne agglomération sur le site de Semistra, remonte
à 1000 ans avant JC, plusieurs siècle après la Guerre de Troie,
quand les rois David et Salomon régnaient à Jérusalem. Puis un
village de pêcheurs, Lygos, s’installa à la pointe du Sérail,
l’emplacement actuel du Palais de Topkapı. Vers 700 avant JC,
pour la première fois dans l’histoire la rive asiatique du
Bosphore fut habitée par un peuple, les Dors, venu de Mégare (
près de Corinthe). Ils fondèrent la ville de Chalcédoine,
l’actuel Kadiköy.
Peu après d’autres colons de Mégare sous la conduite du roi
Byzas vinrent fonder une ville en face du « pays des aveugles »,
comme leurs avaient conseillé l’oracle de Delphes, qu’ils
avaient consulté avant de partir. Longeant les rives du Bosphore
ils remarquèrent la colonie de Chalcédoine sur la rive asiatique,
ainsi que le superbe port naturel de la Corne d’Or de la rive
européenne. Pensant que ceux de Chalcédoine n’avaient pas vu la
beauté et la position favorable du lieu, réalisant l’oracle ils
fondèrent leur ville Byzantion à la place de Lygos, juste en
face du « pays des aveugles ». La légende est peut être vrai,
car 2600 ans plus tard la situation d’Istanbul joue toujours un
rôle considérable. Grâce à sa position stratégique, la ville pris rapidement de
l’importance. Les Perses l’occupèrent au 6ème siècle avant JC et
elle attira au 4ème siècle l’attention du père d’Alexandre le
Grand, Philip II de Macédoine. D’après la légende, la lune
sortant des nuages fit apparaître les soldats qui s’apprêtaient
à l’assiéger. A la suite de ce danger miraculeusement écarté, le
croissant de lune devint le symbole de la ville.
Soumise depuis des siècles à Rome et combattant à ses cotés,
Byzantion lors d’une guerre civile choisissant le mauvais parti
vis ses murs rasés et ses privilèges annulés par Septime Sévère
qui mit fin à la révolte en l’assiégeant. L’empereur romain fit
quand même reconstruire la ville en y ajoutant un hippodrome,
des amphithéâtres et hammams, puis la rebaptisa du nom d’Augusta
Antonina
En 330 l’empereur romain Constantin désirant une ville à la
hauteur de la puissance de son empire la transforma, l’agrandie,
l’embellie et la proclama, nouvelle capitale de l’Empire Romain
d’Orient, ou Nova Roma (Nouvelle Rome). Ainsi l’ancien village
de pêcheurs devint capitale du monde et le restât près de 1000
ans. La ville fut ceinturée par une route de colonnes, reliée à
la via Egnatia qui passait par Adrianapolis (Edirne) et Selanik
(Salonique). Tout le long de cette route se trouvaient de
nombreux forum (centres économiques et administratifs). La ville
nouvelle fut entourée de murailles, des ports furent construits,
le système de canalisations d’eau complété. Les citernes et
l’Aqueduc de Valens nous permettent d’avoir un aperçu de
l’immensité du système d’approvisionnement en eau. La capitale
prit alors le nom de l’auteur de ce gigantesque projet :
Constantinople. C’est sous le règne de Justinien au 6ème que
Constantinople vécu l’âge d’or de la période romaine. A cette
époque les dynasties régnantes étaient d’origine grecque, la
langue officielle devint le grec et les empereurs prirent le nom
de « Basileus »
Les latins s’affirmant à Rome, le conflit entre les deux
puissances totalement opposées ne put que s’aggraver.
Au 11ème siècle commencèrent les croisades, le but des trois
premières était uniquement religieux, mais par contre à la
quatrième il fut évident que l’attirance des croisés était plus
pour l‘Empire d’Orient lui-même et ses richesses que l’intérêt
de la sauvegarde de leurs âmes. Les croisés prirent
Constantinople en 1204 et saccagèrent la ville. Le trésor et les
prises des pillages servirent à la fonte de pièces de monnaie,
tout ce qui existait alors comme œuvres d’art fut transporté en
Occident, ce qui fut pour l’art occidentale le déclenchement
important d’une nouvelle tendance. (La statue des chevaux qui se
trouve actuellement sur la place Saint-Marc, provient de
l’hippodrome où elle ornait la loge impériale). Tous ces
pillages laissèrent, comme une cicatrice, un vide irremplaçable.
En 1261 les byzantins reprirent leur ville (les historiens leurs
ont donné ce nom bien plus tard, mais eux-même se considéraient
comme romains). Mais dans celle-ci, il ne restait plus rien de
la période faste. Et quand les Turcs la prirent, il n’y avait
plus qu’une population de 50.000 habitants et une cité à moitié
en ruine.
A cette époque les Ottomans devenaient de plus en plus puissants
et en 1453 le sultan Mehmed II assiégea la ville. Grâce à son
armée constituée de janissaires (enfants enlevés à des familles
chrétiennes, convertis à l’islam), une intelligence habile, il
réussit à s’introduire dans Constantinople, en faisant passer
ses vaisseaux dans la Corne d’Or. Cet exploit lui valu le surnom
de Conquérant. (Note : L’énorme canon qui joua un rôle important
dans la prise de Constantinople avait été conçu par un hongrois,
qui proposa tout d’abord ses services à l’empereur. Celui ci
n’ayant pas assez d’argent et trouvant cet investissement
inutile, le fondeur de canon se tourna vers les musulmans qui
acceptèrent son offre de fondre le plus gigantesque canon qui
soit jamais réalisé, celui-ci fut d’abord testé à Edirne).
La ville prit alors le nom d’Istanbul ( d’après les recherches «
Eis ton polin » signifie « vers la ville » en grec). Le
conquérant rendit aux minorités leurs biens, reconnu la liberté
de culte, posa les premières frondaisons d’une Istanbul
cosmopolite en invitant les artistes, intellectuels au palais.
Il façonna son propre peuple avec les communautés turques,
grecques, arméniennes venues des différentes régions. Les
Ottomans marquèrent la ville de leur sceau, l’architecture et
les diverses fondations. Palais fastueux, innombrables « Külliye
» (ensembles des établissements qui encadrent les mosquées),
kiosques, pavillons furent construits.
L’âge d’or de l’Empire ottoman trouve son apogée au 16ème siècle
sous le règne de Soliman le Magnifique. Istanbul prend alors un
autre visage, grâce aux nombreuses œuvres du célèbre architecte
turc Sinan. La ville subit ainsi l’influence de deux empires
opposés, l’un profondément chrétien, l’autre attaché à la
tradition musulmane, d’où son originalité unique dans le monde.
Avec la chute de l’Empire ottoman au moment de la Première
Guerre Mondiale et la proclamation de la République turque,
Istanbul abandonna son titre de capital au profit d’Ankara. Elle
reste cependant la plus grande ville du pays par la densité de
sa population, sa richesse et l’importance de ses organisations,
commerciales, industrielles. Elle est pour les amateurs d’art,
le centre incontestable des activités culturelles. Istanbul
continue de faire partie avec raison des mégapoles mondiales et
est en passe de devenir à nouveau la plus grande capitale de la
Méditerranée orientale.
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