Une grande joie sera aussi vécue au retour du soldat et des divertissements
seront organisés. Les proches et les amis lui rendront visite pendant quinze
jours. Pendant cette période, celui qui a été libéré du service militaire
sera accueilli comme un hôte et ne fera aucun effort. Dans certaines régions,
on lui offre aussi des cadeaux. i
Le mariage est une institution qui existe depuis les premières époques de l’histoire
et a une grande importance dans la vie des individus. Le mariage est l’union
légitime d’une femme et d’un homme dans quelles conditions de vie que ce
soient. L’existence d’une base de la structure sociale de la famille a
apporté un caractère universel à l’événement du mariage qui assure cette
union. Le mariage qui se réalise partout dans le monde et selon les règles
précises que prévoit le genre de culture où il est appliqué, trace un riche
tableau surtout du point de vue de la cérémonie, de tradition et des coutumes.
Pour réaliser le mariage, il faut faire toute une série de préparatifs et
suivre ses phases. Les phases du mariage comprennent des étapes religieuse et
enchantée. Il est devenu une obligation d’appliquer à chaque phase les us et
coutumes assez riches qui dirigent le mariage. Chaque communauté réalise cet
événement en se conformant aux règles de la culture de laquelle elle dépend.
Les phases du mariage sont différentes dans chaque région, chaque province et
même dans chaque village de la Turquie et ont des traditions très riches.
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Dans le temps, les mariages entre cousins étaient très courants en Turquie.
De nos jours, ce genre de mariage existe encore, mais nous voyons qu’il n’est
plus aussi répandu avec l’influence de l’urbanisation.
Un autre genre de mariage est lors du décès d’un frère, le mariage de l’autre
frère, célibataire ou veuf, avec la veuve du frère décédé. Ce genre de
mariage (Levirat) est préféré pour que les biens du frère décédé ne
soient pas perdus et également pour la situation des enfants.
Cette situation est aussi valable lorsque la sœur décède, il est alors
question que la belle-sœur célibataire remplace la sœur (Sororat).
Un autre genre de mariage est le « taygeldi ». Dans ce mariage, il est d’usage
que les enfants d’une veuve et d’un veuf qui se sont mariés, se marient
entre eux.
Les mariages qui se réalisent par enlèvement de la fille ont aussi une
place importante dans les types de mariages. Outre un enlèvement par force de
la fille, il est aussi d’usage que le garçon et la fille s’entendent avant
l’enlèvement. Dans certaines régions il existe aussi une tradition appelée
"oturakalma". Ici, la jeune fille s’installera de son propre gré
dans la maison du garçon qu’elle aimera.
Un autre type de mariage, courant dans le passé, consiste en fiançailles
dès le berceau (beşikkertme). Dans le temps, les familles devaient faire
face à de grandes difficultés au moment où les jeunes, fiancés dès le
berceau, arrivaient à l’âge de se marier et ne le voulaient. Ce genre de
problème allait même jusqu’à perpétrer des actes sanglants. C’est un
type de mariage qui n’est plus courant de nos jours.
Un autre genre de mariage rencontré en Turquie est le "iç güveysi".
Dans ce mariage, il est d’usage que le garçon s’installe dans la maison
de la fille.
Généralement, c’est un événement qui se réalise lorsque la famille du
garçon ne peut pas payer la somme que requiert les parents de la fille ou quand
il n’y a pas d’homme dans la famille de la fille pour s’occuper des
affaires.
« Berder » ou « değiş-tokuş (échange)» se dit pour les
familles qui ont une fille et un fils qu’ils marient au fils et à la fille d’une
autre famille. Ce genre de mariage permet aux familles de ne pas payer le "başlık"
(la somme à verser aux parents de la future mariée.)
Un autre genre de mariage est celui d’une femme qui a dépassé l’âge du
mariage avec un veuf ou divorcé. Il est aussi d’usage de marier un homme
célibataire avec une veuve ou divorcée.
Il n’existe pas dans les traditions turques de mariage entre frère et sœur
de lait; car du point de vue la religion, les enfants ayant tété le même lait
sont considérés comme frère et sœur.
La polygamie existe dans certaines région. Le fait que la femme ne peut pas
avoir d’enfant ou soit handicapée ou malade font partie des raisons pour ce
genre de mariage. Dans ce cas, le mariage civil se fait généralement avec la
première et les enfants seront inscrits sous le nom de celle-ci.
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Bien que l’âge du mariage puisse varier selon les régions, dans les
secteurs fidèles à la tradition, cet âge est compris entre 17 et 22 ans pour
les garçons. Toujours dans certaines régions, l’accomplissement du service
militaire est souhaité et dans d’autres régions le mariage se réalise avant
le service militaire. Toujours dans les secteurs fidèles à la tradition, l’âge
du mariage pour la fille est compris entre 17 et 20 ans. La différence d’âge
entre les filles et les garçons varie de 4 à 5 ans. Il existe aussi des
régions où le cadet des enfants attendra toujours le mariage de son aîné
avant le sien.
La société ne donne pas les mêmes droits à la fille et au garçon lors de
l’initiative d’un mariage. Alors que le garçon et sa famille seront actifs
à ce sujet, la fille et sa famille seront passives. L’initiative est prise
par le garçon et sa famille.
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Dans les secteurs fidèles à la tradition, l’initiative pour un mariage
commence avec la recherche d’une fille. Les familles qui souhaitent marier
leur fils commenceront par chercher et voir une fille d’abord auprès de leurs
proches, puis de leurs voisins et de leur entourage proche. Les voisins et les
proches les aideront aussi à trouver celle qui deviendra la fiancée.
Alors que de plus en plus dans les grandes villes les jeunes se rencontrent d’eux-mêmes
et se marient d’un commun accord, la tradition du mariage arrangé est encore
en tête des genres de mariages. Le mariage arrangé consiste à envoyer des
membres féminins de la famille du garçon, ainsi que des voisines voir une
jeune fille pour mieux la connaître, l’observer et lui faire part de leur
intention.
Après que les proches du garçon se seront fait une opinion positive au
sujet de la jeune fille, un délai sera donné à celle-ci, pour réfléchir
mais aussi pour se renseigner sur le garçon. Le travail des femmes qui se
seront chargées de trouver la fille sera terminé dès que les deux parties
seront tombées d’accord. Les hommes entreront alors aussi en circuit mais
cette fois-ci pour la demande de la main.
Le jour où la famille du garçon ira demander la main de la fille, on fera
attention à inviter aussi des personnes estimées par la famille de la fille.
Etant donné que la maison de la fille fera la capricieuse, la famille du
garçon devra effectuer quelques visites avant de recevoir le consentement des
parents.
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La promesse succède à la phase de la demande de la main. Les parents des
futurs fiancés inviteront d’autres proches afin de renforcer de leur
présence la promesse faite pour les jeunes. Lors de cet événement, le garçon
offrira une bague et un bracelet à sa future fiancée. Certaines régions
appellent aussi cette cérémonie "les petites fiançailles".
Les douceurs apportées par la famille du garçon seront servies aux hôtes
après les bijoux auront été offerts. De nos jours, il existe encore des
régions où le garçon ne peut pas être présent lors de cette courte
cérémonie. Selon le souhait du père de la fille, le gendre prétendu et la
fille baiseront la main des hôtes. Ainsi se terminera la cérémonie de la
promesse.
De nos jours, les bijoux achetés à la future mariée et le "başlık"
(somme versée aux parents de la fille) ou le droit de la mère dépendent d’un
accord. La tradition de demander un "başlık" au père du
garçon n’existe plus dans un grand nombre de secteurs. Cette coutume a
laissé place à une application visant à donner un présent à la mère de la
fille selon la situation économique des familles. i
Après la promesse viennent les fiançailles. Les fiançailles sont
organisées dans la maison de la fille. Et dans certaines régions, les frais de
cet événement sont à la charge de la famille du garçon.
Après avoir été déterminée, la date des fiançailles sera annoncée aux
voisins par le biais d’un messager. Les hôtes qui se retrouveront d’abord
dans la maison du garçon iront tous ensemble à la maison de la fille. Dans les
secteurs fidèles à la tradition, les hommes et les femmes se réuniront dans
des pièces différentes. Après avoir bien mangé, la futur belle-mère et les
proches du garçon offriront des bijoux à la jeune fille qui aura revêtu sa
robe de fiançailles. Dans certaines régions, le futur gendre ne sera pas
présent lors de cette cérémonie. Dans ce cas, la bague de fiançailles lui
sera passée au doigt par une femme de la famille du garçon. Si le garçon est
présent, ce sera un notable de la maison qui passera les bagues aux doigts de
la main droite des jeunes fiancés.
Dans les bourgades, les familles aisées et ouvertes aux changements
culturels louent une salle pour la cérémonie des fiançailles et hommes et
femmes célèbrent ensemble cet événement. Dans les villes, cette cérémonie
est célébrée d’une manière plus libre.
Il n’existe pas de règles strictes pour la période des fiançailles. Ce
délai dépend de chacune des parties. Alors que dans les villes, la rencontre
des deux fiancés sera quelque chose d’ordinaire, dans les secteurs fidèles
à la tradition les fiancés ne pourront se rencontrer qu’avec l’autorisation
des membres de la famille
ou en leur présence. Si les fiancés devaient se séparer, il ne serait pas
facile pour la fille ou le garçon de se marier avec quelqu’un de la même
région. Si la partie qui rompt les fiançailles est celle de la fille, elle
devra remettre les bijoux qui lui ont été offerts lors des fiançailles. Si c’est
la partie du garçon qui les rompt, les bijoux ne seront pas rendus.
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Généralement, les mariages commencent le mardi pour se terminer le jeudi ou
commencent le vendredi pour prendre fin le dimanche. Les frais de la cérémonie
reviendront à la famille du garçon. Bien que cela varie selon les régions,
nous pouvons citer les différentes phases du mariage comme suit: on hisse le
drapeau, la nuit du henné, on va chercher la mariée, le voile.
Tout comme lors des fiançailles, les hôtes seront informés du mariage et
invités. La maisonnée de la fille fera ses préparatifs pour le trousseau de
la mariée, et la maisonnée du garçon s’occupera d’acheter le nécessaire
pour la mariée et de compléter les meubles qui auront été choisis à l’avance.
Le drapeau du mariage sera hissé par les amis du garçon et les hommes
rentrant de la prière du midi devant la maison du futur marié, lors d’une
cérémonie. Dans certaines régions, une pomme, un oignon, ou un objet tel que
le miroir seront posés au bout du drapeau. Ainsi le mariage aura commencé.
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La famille de la future mariée, ses proches et ses amies passeront cette
dernière soirée entre femmes la veille du mariage. C’est-à-dire un jour
avant que l’on vienne chercher la mariée. Cette soirée, appelée « Nuit du
Henné », est organisée dans la maison de la future mariée. Les membres de la
famille du futur marié ainsi que les autres invités seront accueillis dans
cette maison.
C’est en général une femme qui a encore ses parents, et qui n’a vécu
aucune séparation qui préparera dans un récipient en argent ou en cuivre le
henné apporté par la famille du futur gendre.
Dès que la future mariée sera prête, un voile rouge orné de paillettes
recouvrant sa tête, elle sera amenée au milieu des hôtes, des cantiques et de
chansons populaires, dont le thème sera la nuit du henné et qui seront
chantés par de jeunes filles, l’accompagneront. La maisonnée du futur marié
devra mettre de l’argent dans la main du gendre. Selon les régions, le henné
sera étalé différemment sur les mains de la future mariée.
Après le dispersement des femmes venues pour cette soirée, les amies
proches de la future mariée ne la quitteront pas et s’amuseront jusqu’au
petit matin.
Dans certaines régions, une cérémonie de henné sera aussi organisée dans
la maison du futur marié.
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Ce jour-là, tout le monde sera invité à cet événement consistant à
aller chercher la mariée chez ses parents. Si la maison n’est pas trop loin,
ce sera à pied que le trajet sera effectué, sinon en voiture. Dans certaines
régions, on n’emmènera pas le gendre pour aller chercher la mariée. La
parade portera le drapeau du mariage et se composera aussi de musiciens. Dans
certains secteurs, les cheveux de la mariée étaient coiffés par ses belles-sœurs,
mais de nos jours, elle va chez le coiffeur et la plupart du temps, ce sera les
proches du gendre qui iront la chercher chez le coiffeur.
Le frère ou un cousin proche de la mariée attachera ‘le ruban de la
virginité’ au moment où elle fera ses adieux aux membres de la maison.
Ensuite, un cadeau sera offert par la belle-mère à la mariée en signe de
bienvenue dans sa nouvelle maison où elle entrera dans les bras de son futur
mari. Ensuite, le futur marié sera emmené par ses amis chez le barbier et sera
ramené le soir chez lui. Après les cérémonies de rasage, de bain et d’habillement,
le futur marié sera emmené à la mosquée et ramené à la maison avec une
cérémonie. Le mariage religieux se réalisera par un " Hodja".
Après cette cérémonie, le gendre sera envoyé dans sa chambre où l’attendra
la mariée. i
Une femme âgée, qui sera en compagnie de la mariée dans la chambre, unira
les mains du jeune couple avant de les quitter. Le mari fera sa prière et
lèvera le voile de son épouse après lui avoir offert un bijou. Ensemble, ils
mangeront les plats qui leur auront été préparés par la maison de la mariée.
Dans les secteurs fidèles à la tradition, la virginité sera très
importante. Un certain signe de cette virginité sera demandé. D’ailleurs, il
arrive que si le drap de la jeune femme n’est pas sali, elle soit renvoyée
chez ses parents.
La belle-sœur qui viendra faire le lit prendra l’argent que le gendre aura
laissé.
Dans certaines régions, le lendemain matin de la nuit de noce, la mariée
sera préparée et une cérémonie à laquelle participeront uniquement les
femmes sera organisée. Ce jour sera appelé "cérémonie du lendemain".
La mariée dansera et son drap sera montré aux invitées. De nos jours, c’est
une coutume qui n’est plus appliquée dans certaines régions. i
TransAnatolie Tour
Licence AG du Ministère Turc de la Culture et du Tourisme N° 4938
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